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Les mots de Pamina NylonStockingSpell
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5 mai 2013

L'écume des jours...un film

Autour de moi, depuis la sortie de film, toute personne qui évoque L'écume des jours, le si célèbre roman de Boris Vian, en parle en disant qu'elle l'a lu dans son adolescence. Le souvenir que l'on en garde est donc dilué par le temps, est le plus souvent fait d'impressions.

Je ne suis donc pas une exception. Je me rappelle avoir aimé ce livre, comme la plupart de ceux de cet auteur génial, qu'il ait signé ses oeuvres de son vrai nom ou de son pseudonyme lui permettant de parler d'un univers plus noir. J'avais gardé différents  souvenirs  de cette lecture : d'abord l'impression d'une poésie aérienne posée sur des images un peu atténuées, comme lorsque l'on voit à travers du verre dépoli. Je me rappelais aussi de l'histoire d'amour de Colin et Choé qui finit mal , de la critique parodique et ironique de Jean-Paul Sartre, et surtout d'un élément totalement anodin du livre, le fameux piano cocktail. Je m'étais imaginé un instrument aussi magique que poétique, capable de transformer la musique en des boissons merveilleuses...ce détail m'a certainement marquée car jouant parfois du piano, j'aurais sans doute aimé faire courir mes doigts sur un tel instrument.

Je suis donc allée voir ce film, sans avoir le roman présent à l'esprit, les mots de celui-ci étant perdus dans les limbes de ma mémoire.

affiche-L-Ecume-des-jours-2012-1 (1)

Une découverte donc à refaire en images de ce récit.

Et au final, une impression encore une fois un peu déçue. 

Il y a beaucoup de choses jolies ou intéressantes dans ce film. Le réalisateur, Michel Gondry, au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire modifie toute la tonalité de l'atmosphère, qui devient sombre, lourde et angoissante.  Un parti pris de scénario intéressant que l'on ne perçoit que progressivement.

Il y a aussi une multitude de trouvailles amusantes et oniriques pour une interprêtation des réalités, depuis la sonnette à pattes, en passant par de nombreux détails de la vie quotidienne , la façon de se serrer la main, ou le design des automobiles, ce qui nous donne une idée de la vision fantastique de Michel Gondry.

20135984

Les acteurs sont remarquables. Romain Duris, dans le rôle de Colin, excellent, comme à son habitude. Audrey Tautou lui donne bien la réplique .

20135977

On ne peut que remarquer Gad Elmaleh et Aïssa Maïga tous les deux admirables dans les seconds rôles. Gad Elmaleh change de son registre habituel en incarnant le rôle du meilleur ami de Colin, et donne beaucoup d'intensité à la quête un peu désespérée de son personnage.

20135979

 

Et puis, il y a des éléments de déception, qui m'ont laissé un goût de regret au fur et à mesure de la projection.

Le film va trop vite...on a l'impression que le réalisateur avait tellement d'idées de mises en scènes qu'il les a condensées et superposées à la vitesse de l'éclair pour toutes les filmer. Ainsi par exemple, lorsque les personnages prennent un repas, tout est différent de notre réalité, les plats , la façon de manger, d'être à table...On n'a pas le temps de voir un plan que l'on est déjà passé au plan suivant. L'impression parfois d'être dans un clip vidéo en accéléré.

Il y a parfois une atmosphère très lourde dans le film. Pourquoi pas!  Je n'ai gardé aucun souvenir de cela, et c'est peut être dans le livre et je l'ai occulté. Mais j'ai ressenti le monde dans lequel Michel Gondry fait vivre ses personnages comme un monde sombre, totalitaire, presque concentrationnaire. Et cet aspect du film m'a mise mal à l'aise. Le parti pris du changement progressif d'atmosphère correspond à la détresse de Choé et de Colin, mais le trait est terriblement lourd et pesant. Le monde du travail dans lequel les personnages vont parfois est terrible. Certains éléments sont une métaphore des conditions de notre époque, mais pour le reste, quelle noirceur!

C'est pourquoi au fur et à mesure de l'avancement du film, je l'ai trouvé un peu long  ( il l'est d'ailleurs puisqu'il dure plus de deux heures) et étouffant. J'avais heureusement pendant cette séance ma main dans celle de mon compagnon, et dans ce cas, le temps passe toujours plus vite.

 

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Commentaires
P
Monsieur LeBoss, vos avis sont toujours intéressants et précieux!<br /> <br /> Ce n'est donc pas " qu'" un avis! C'est le vôtre!<br /> <br /> Merci à vous!
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L
Je n'ai jamais trop imaginé Boris Vian transposable en film. On peut se rappeler de l'assez médiocre "J'irai Cracher Sur Vos Tombes" que je crois, Vian a encore pu voir de son vivant. <br /> <br /> Il y a des romans qui passent mieux que d'autres pour l'adaptation, mais à mon avis ils perdent de leur saveur. Je n'ai jamais vu un film dont j'avais lu le livre avant m'enchanter, j'ai toujours été déçu. Je suis convaincu que la plupart des grands films sont issus d'une histoire spécialement écrite pour le film et que l'on découvre en même temps. En général, ils tiennent mieux la route dans l'histoire du cinéma, sont moins vite oubliés.<br /> <br /> Enfin c'est un avis<br /> <br /> Bien à vous
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M
Mes souvenirs n'étant pas suffisamment lointains, j'ai décidé de ne pas voir ce film. Les images que j'ai imaginées sont restées trop présentes malgré le temps passé depuis ma lecture, et je sais que je serais déçue.
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P
Oui!<br /> <br /> Surtout lorsque le souvenir du livre est perdu dans les limbes de la mémoire, et s'est forgé à une époque où l'on était bien bien différent d'une autre.<br /> <br /> Je regrette tant de ne pas avoir plus aimé ce film, dans lequel il y avait de bonnes idées, mais trop et trop vite!
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F
même chose que Miss Legs .. on est souvent déçu(e) par un film après avoir aimé le livre, celui là ne semble pas faire exception :-(<br /> <br /> Bonne fin de semaine Pamina ! :-)
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  • Regarder le monde qui m'entoure avec intérêt et curiosité, le monde des arts, de la mode, du design. Des yeux ouverts et des jambes pour arpenter les expositions, les musées, les rues de Paris ou d'ailleurs avec des talons et de jolis bas ou un collant.
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