Saint-Lô, ville que j'aime...
Il est des endroits où l’on commence par aller par hasard ou par nécessité. Et alors, on n’a pas encore conscience de tout ce qui peut créer un attachement à ces lieux . Pour moi, cet endroit, c’est Saint-Lô, ville quasi berceau de ma famille, mes parents étant originaires de villages situés à l'orée de la ville, que j’ai ignorée pendant beaucoup d’années . De tous temps, je suis allée en Normandie, mais les chemins que je prenais ignoraient consciencieusement cette ville. Mais, je retrouvais souvent et avec un plaisir immense cette Normandie dans laquelle toute ma famille a vécu depuis des générations et des générations. J’ai toujours aimé la Manche si particulière, avec ses côtes merveilleuses de Coutainville à Granville, les côtes du Calvados de Port en Bessin à Arromanches. En fait, Saint Lô, je passais totalement à côté, au sens propre comme au figuré. Dans le meilleur des cas, je traversais la ville, mais la plupart du temps , je n’en voyais que ses voies de contournement, celles qui se ressemblent toutes d’une ville à l’autre, avec ses zones commerciales toutes pareilles.
Et puis l’écoulement du temps a fait vieillir mon père.
Lui qui aimait tant partager des vacances en Normandie, bien sûr, avec nous, ses filles, ses petites filles, au bord de cette mer qui baigne le Cotentin, une vraie mer, avec des marées, de la houle , des vagues et cette couleur si particulière. Mon père lui qui me faisait parfois si peur quand il me racontait comme il avait été loin lors de sa dernière pêche à pied, lui qui était si actif , il s’est trouvé atteint par les années. La vraie vieillesse a frappé à sa porte, celle qui rétrécit l’univers d’une personne aux murs de son logement. Depuis quelques années maintenant, ce n’est plus lui qui nous rejoint au bord de mer pour des vacances partagées, c’est nous qui lui rendons visite où il habite, à Saint Lô.
Des voyages réguliers Paris-Saint Lô, pour un week-end ou pour quelques jours…et petit à petit j’ai découvert cette ville. Je l’ai découverte et j’ai aussi appris à l’aimer, à me sentir bien. Je suis bien quand je descends du train et que je vois le mur familier des remparts. Je suis quand j’arrive et que c’est jour de marché , alors j’entends parler les gens autour de moi avec cet accent qui me rappelle mon enfance et les séjours passés chez ma grand-mère avec mes oncles qui s’amusaient à parler patois à la petite parisienne que j’étais.
Alors oui, cette ville, maintenant, je m’y sens bien et je l’aime vraiment. Je découvre petit à petit son coeur généraux, sa vie, ses trésors. Je connaissais un peu son histoire à travers ce qu’avaient pu m’en raconter mes parents, cette ville quasiment détruite il y a 75 ans et qui a su renaître de ses ruines.
C’est une ville à dimension humaine, où finalement on trouve l’essentiel. Et surtout, ce qui me saisit à chaque fois, c’est la gentillesse des gens qui y vivent.
A chaque fois que je suis dans le train, plus on s’éloigne de Paris, plus je suis captivée par ces paysages, cette campagne que je trouve si belle, qui pour moi représente une part importante de la beauté de mon pays.
Je viens de rentrer d’un week-prolongé passé à Saint-Lô. Et encore une fois, je me suis dit …Que la Normandie est belle !
Pour illustrer ce billet, une seule photo prise samedi dernier en milieu d’après-midi en passant au dessus de la Vire.
Vous ne serez donc pas étonnés de lire de temps en temps de articles sur ce blog consacrés à Saint Lô et à la vie de cette région.